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Kesako "PIKADON" : (English Version)


Une expérience de mutation collective ?
Ou un simple album remix des 3 Best Of de Yoshiwaku qui couvrent l'essentiel de sa musique depuis 2011 :
https://archive.org/details/Unsound_Territory_Yoshiwaku
https://archive.org/details/Insane_Territory_Yoshiwaku
https://archive.org/details/Unsafe_Territory_Yoshiwaku



- Les deux, à la fois, cela dépend de toi : si tu te contentes d'une simple écoute...
Ou si tu te risques à sacrifier un peu de ton temps pour découvrir ce qui se trame derrière la musique. *



Pour quelles raisons Pikadon apparait à l'aube de 2020 ?

En ce début 2020, l'intérêt de créer est plus que jamais relativisé par l'état catastrophique de ce monde.
L'absence de changement politique réel est révélateur du fait que nous ne serons jamais autre chose que du bétail sacrifiable. Il faut être naïf pour ne pas voir le génocide...
Qu'il soit organisé ou que les dirigeants le laisse juste volontairement se produire. Et pourtant c'est ce genre de réponse créative qu'il me parait important de partager.

Une fusée de détresse peut aussi servir à attirer l'attention sur une solution...
Un peu à la façon de ces morts vivants qui sortent de terre montrer que la culture libre n'est pas morte, elle est juste souterraine.
Et à l'heure, où les peuples malgré l'attachement mortifère aux habitudes qui les caractérisent, envisagent enfin, poussés par l'impératif du cataclysme, de se débarasser du modèle capitaliste. Démontrer qu'il y a des façons de vivre ensemble qui font sens :
Le partage des ressources, la constitution de communs... Les licences creative commons étaient un premier pas, à défaut de libérer l'eau, on pouvait tenter de créer notre source.
Une contreculture locale en est un autre. De même que dans la france des années 70, il n'existait pas de réseau de salles, ni de presse pour des musiques libres dans leurs formes, il a alors fallut les créer. Aujourd'hui, il semble nécessaire de développer une culture locale. S'il fallait retenir un point de mai-juin 68 ce serait d'avoir libéré l'expression. En 2020, montrer, en dehors d'internet, qu'il existe une contreculture non capitaliste, apporterait un immense espoir aux luttes sociales en court.

Qu'est ce qui différencie la contreculture libre de la culture commerciale capitaliste ?


Elle est construite sur l'idée de partage en opposition à l'idée de propriété. Elle est spontanée, flexible, non compétitive, non exclusive, ni excluante... Elle ne demande qu'à vivre. Et quoi de mieux qu'une culture commune pour éviter le repli identitaire ? Si les peuples veulent la revolution, ce changement radical, peut être qu'il serait nécessaire de le commencer, pas seulement par le refus démonstratif des ordres des tyrans, mais aussi par le refus complet de la propagande. C'est à dire que si je suis contre le capitalisme, cela n'est vrai, que si je ne vis pas en capitaliste, le moins possible, mais en être libre, le plus possible.



En réalité la culture libre n'est pas une contre culture, mais une meta culture, c'est en cela qu'elle ne peut être terrassée, elle est la manifestation de l'aspiration à la liberté que chaque sous culture atteint forcément à un moment donné de son développement. Elle se retrouve face à la même problématique, celle de l'hégémonie de la culture dominante capitaliste. Une culture prédatrice, qui détruit tout autre forme si elle ne peut la phagociter. D'une part et d'autre part la limite de la création, que toute forme créative, a pour sens principal, de developper la connaissance de soi, son environnement et la façon dont ils intéragissent, donc fatalement se retrouve confrontée à la prison que forme la société capitaliste. Qu'elle soit à ciel ouvert ou non, que nous en portions nous même les barreaux ou pas.




Qui est Yoshiwaku Mushotoku :

Un simple générateur de son vaguement humanoïde ou une sorte de chamanoiser synthétique ?

C'est un projet solo orienté vers l'improvisation électronique. C'est aussi la dernière mutation d'"OresteS", qui était connu en tant que "TKno BeurK" au commencement en 1998.

C'est aussi un membre du groupuscule anarcho-post-situationiste "La 6ème République" et du supergroupe noise "K/W/A/Y" et du collectif plunderphonic sans tête "Vivid Tribe Of Psychics"
Plus d'informations ici http://horsnorme.org/Yoshiwaku/newindex.html


Liste et liens des projets impliqués dans la création de Pikadon :

InDusTreeAlLace Productions 5kyeeidtal.bandcamp.com
Filmy Ghost humanfobia.jimdofree.com/filmy-ghost/
Kecap Tuyul kecaptuyul.com
RUNE camembertelectrique.bandcamp.com
FULCRUM www.facebook.com/barry.braxton.9/
Planetaldol planetaldol.free.fr
MARUDA maruda.bandcamp.com
Rohypnoise rohypnoise.online.fr
Jordi Heras Fauque www.facebook.com/zarqui
Mescalibur mescalibur.fr
K H Λ O M Λ И khaoman666.bandcamp.com
Ben Presto soundcloud.com/oinko
TZII tzii.bandcamp.com
010111 soundcloud.com/010001101
Studio112 studio112.bandcamp.com
Temple ov Saturn soundcloud.com/templeovsaturn
M.Nomized mnomized.bandcamp.com
Damaryliss soundcloud.com/tarantula-nebula
Gabriel Pereira Spurr gabrielpereiraspurr.bandcamp.com
Humanfobia humanfobia-official.bandcamp.com
Kalam kalam.bandcamp.com
{AN} EeL soundcloud.com/nealretke
Bleak Star phillipmorgan.bandcamp.com
Suzana's Bauten soundcloud.com/user-774720120
Whalt Thisney walthisney.bandcamp.com
noxpox soundcloud.com/noxpox3
Gino Favotti soundcloud.com/user-153354444
Bunker Palace mhrecords.bandcamp.com/album/bunker-palace-feat-guests-code-1977
Rauppwar rauppwar.bandcamp.com
Neal Beard and his Machines soundcloud.com/neal-beard
Jeff Sampson jeffsampson.bandcamp.com
Hugo Paquete paquete.bandcamp.com
Petrolio soundcloud.com/petrolio-246047815
pepe wismeer soundcloud.com/pepe_wismeer
tuonela soundcloud.com/tuonela-1
Non-Bio non-bio.bandcamp.com
Sean Derrick Cooper Marquardt soundcloud.com/more-black-then-god
METEK soundcloud.com/fredriknilssonmetek
Dream Drunk dreamdrunk.bandcamp.com
PIRATE Tapes www.horsnorme.org/PIRATE_Tapes/
Nicolas Tourney nicolastourney.bandcamp.com
Thomas Park archive.org/details/ThomasParkBenchmarkHub
Mike Stand Productions soundcloud.com/mike-stand-productions
EISENLAGER eisenlager.bandcamp.com
Berthelot berthelot.bandcamp.com
Nina Kardec ninakardecofficial.bandcamp.com
Launay G launay-g.bandcamp.com
Yaka-anima humanfobia.jimdo.com/yaka-anima/

Pikadon est diffusé sous licence creative commons
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/

 

PIKADON est une coproduction entre les netlabels :
Cian Orbe Netlabel humanfobia.jimdo.com/cian-orbe-netlabel/
Earsheltering earsheltering.free.fr
Eg0cide Productions eg0cide.com
Murmure Intemporel archive.org/details/gronde-murmure?sort=-publicdate
The Necrophile Humingbird www.horsnorme.org

Plusieurs explications techniques :

La playliste reprend globalement l'ordre des morceaux des best of. Ce n'était pas prévu, mais la cohérence de l'ensemble l'a permit. La gestion, intuitive et spontanée, du projet a permis de subvertir ses contraintes, que ce soit par la présence de plusieurs versions d'un même morceau, dans ce cas seule la version qui était prévue est placée dans l'ordre l'autre est en fin de playliste. Certains morceaux combinent plusieurs autres morceaux. Deux personnes ont fait deux remix, pour Mescalibur c'était par choix pour permettre un exception, et pour {AN} Eel c'était par erreur, mais comme personne n'a fait son second morceau, je l'ai conservé. Pour deux morceaux le procédé est inversé ce sont des mash-up que j'ai réalisé à partir de 3 morceaux de Sean Derrick Cooper Marquardt et de 3 morceaux de Gino Favotti. Le dernier morceau reprend la bande son du video art clip promotionnel qui combine plusieurs remix. Et j'oublie sans doute certaines transgressions.



Dédicace lumière :

Pikadon est dédié à celles et ceux qui ont participés à Necktar 2017 et sont morts depuis : Il y a un peu de vos rêves qui brillent dans nos yeux. Un peu de vos esprits qui vibrent dans ces musiques.



Dédicace éclat :

Pikadon est dédié à tous les peuples qui luttent pour leur autonomie, qui essayent de se libérer de la folie de leurs dirigeants. Qui tentent de se débarasser du capitalisme pour sauver la planète, l'humanité et tous les êtres vivants. En particulier au Rojava (Lacrimae Rerum²), au Chili, a Hong Kong, en France...


Remerciements :

Merci du fond du cœur à chaque participante et participants pour la rencontre de nos univers sonores.
Merci aux netlabels sans qui ce projet aurait été un rien trop ambitieux pour mes frèles épaules.
Merci à Sono Sion pour la découverte de Pikadon dans son film Rabu & Pîsu.

P I K A D O N est aussi
Sur Bandcamp
Sur Hearthis
Sur Soundcloud
Sur Dogmazic
Sur SoundShiva
Sur ClongClong


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QUELQUES REFLEXIONS AUTOUR DE PIKADON.
Quelles sont les origines de Pikadon ?


Quelque soit les qualités de la musique créée dans le projet Yoshiwaku, même si ce n'est pas un "tribute", le risque de paraître une autocélébration était un frein serieux. Ce qui a pesé dans la balance, c'est parce que faute de ne pouvoir étendre mon temps à l'infini, j'étais terriblement frustré de ne pas pouvoir collaborer avec de nombreux amisonores. En terminant ces best of cela m'a paru une évidence que leur format, couvrant une amplitude d'évolution élevée et étendue dans le temps, se prétait à un projet collectif et permettrait d'en faire un espace de recherche musicale intéressant. C'était aussi l'occasion pour moi de faire un "stress test" pour voir si ma situation personnel permettait de poursuivre ou non le projet Necktar 2017.

Depuis l'épisode 9 de Necktar 2017, la méta compilation est en attente, l'épisode 10 nécessitant des compétences de recréation qu'il m'a semblées nécessaire de développer au préalable.
Ainsi depuis, plusieurs expériences notables ont eu lieu dans cette optique. Beyond Magick Dreams par Multiple Personality 3 dont la face A est une improvisation découpée en morceaux, et la face B des recréations. Karithat Muqaddas par TKno BeurK est une autre improvisation découpée, transformée cette fois en version upgrade et en version remix

Film Culte from Wild Worm Web on Vimeo.



Pour être précis les premières expériences remontent à Necktar 2017 volume 6 avec la récréation de la bande son d'un film culte dans le cadre du collectif Zone fusION. Suivi d'autres expériences.
Destroy this system or destroy you / Prima Materia Retort / Last Matter Retort / Now Matter




En tout cas, Pikadon semble l'expérience la plus complète à ce jour.
Sa raison d'être en est ce long parcours d'aprentissage, de recherches sur la façon dont un morceau peut être évolué. La transmutation ("upgrade") du son...
Un partage, même si c'est à distance, il s'agit d'un espace/temps collectif. Un échange, confrontrer nos pratiques, découvrir les procédés de création de chacun, d'une part. Mais également en créant ensemble découvrir comment jouer avec les contraintes, de sortes à ce qu'elles deviennent libertés. Exemple à un moment donné de son développement le netlabel Cian Orbe, appliquait une ligne editorial qui entrainait une forme d'exclusion. J'ai failli intervenir pour proposer des pistes, mais ce que l'on a trouvé par l'expérience d'autres le trouveront aussi, ainsi j'ai eu la joie de découvrir qu'ensuite ils ont mis en place la diffusion des morceaux qui n'étaient pas retenus dans le projet mère.



Quel sens à Pikadon ?


Il est possible que certains soient surpris par le premier morceau de pikadon, dans un autre projet, il aurait pu être exclu.

Comment discerner un morceau naturellement dissonant, d'un morceau qui l'est par facilité, un morceau sincère, d'un morceau baclé ?
Ce n'est pas toujours possible, mais quand il n'y a quasi aucune concession à la consensualité, ce n'est pas si difficile de faire la différence.

Ici justement la compétition, une quelquonque volonté de perfection esthétique n'a pas sa place, ce n'est pas l'uniformité qui est recherchée, mais la diversité.
Pas la forme, mais l'essence. Et justement la forme de ce morceau est très libre et son essence est en phase. Nous sommes dans une expérimentation musicale. Ce qui me semble important n'est pas le résultat, mais le processus, la façon dont l'expérimentateur est transformé. Dont les expérimentateurs sont transformés.

J'écoute moins de noise music qu'il y a quelques années, peut être que pour moi son caractère transgressif c'est érodé, que c'est comme pour l'ambient, depuis qu'un logiciel permet d'en produire à volonté, c'est devenu un style qui se caricature, même si ça ne concerne comme souvent que le courant principal. Pourtant ce que j'apprécie dans le noise c'est de sortir du filtre de l'analyse, d'échapper au jugement critique, de ne pouvoir être perçu qu'à travers le prisme de l'expérience. Que cela ouvre nos horizons, nous permette de faire évoluer notre écoute.

Ce morceau pour moi est un rappel de ce qui nous distingue d'un projet commercial. Ce n'est pas tant le projet, qui definit les morceaux, mais les morceaux qui définissent le projet.
Ce n'est peut être, que le jeu de mon imagination, pourtant ce morceau a été le révélateur, du sens profond de ce qui se créait. L'inclure, m'a changé, m'a rappelé que pour moi dans tout projet créatif, il est vital de ne pas exclure, de trouver une façon de faire des choix qui laisse une place à tout le monde. Et lui donner l'occasion de commencer Pikadon, c'est demander au public un effort, c'est le mettre face à ses responsabilités : s'il s'arrête aux apparences, s'il n'accepte pas l'imperfection, s'il ne persévère pas, il reste captif d'une bulle, d'une réalité aussi exigüe et stérile que celle que nous construisent les GAFA. C'est une invitation à changer réellement notre façon de vivre.

Bref, certains le sentiront, d'autres ne feront pas la différence avec un projet ordinaire de musique commerciale... Je pense que c'est impossible d'énoncer tout ce qui se trame derrière la musique, mais j'espère que ces quelques élements de reflexion permettront à celles et ceux qui sont curieux, s'ils en doutaient, d'avoir la confirmation, qu'il s'agit d'un peu plus que de la musique spectaculaire.


Un mot sur l'invasion des simulacres usurpateurs :


Le mot de la fin pour dénoncer la prolifération des leurres. Il y a quelques temps j'étais intéressé pour participer à l'aventure d'un café associatif local orienté éducation populaire. Car cela me semblait vital qu'une partie de la population puisse se retrouver dans un espace non marchand. Pour éviter les risques de récupération, une chartre devait être mise en place : anticapitaliste, antiraciste, antisexiste...
Une idée qui me semblait fondamentale était la mise en place d'un cabaret, tel que j'en ai vu à Montréal, où lors de la soirée chacun inscrit sur un tableau ce qu'il souhaite présenter... Il n'y pas d'artistes et de public, mais des humains qui partagent leur passions. Qui prennent le risque de s'ouvrir aux autres. Partager : donner et recevoir, à la différence d'un acte marchand, sans relation de cause à effet.
Après la disparition de la chartre, des problèmes d'éthique ont fait que j'ai dû rapidement me désolidariser du projet. Depuis, ce lieu existe, mais en lieu et place d'un cabaret, ce sont des artistes qui s'y produisent, même s'ils sont payés à la chaussette, pour moi sans réel projet politique d'opposition au capitalisme, c'est du spectacle, et cela me semble pire que du divertissement commercial, car là, les artistes n'ont même pas la garantie d'un salaire pour leur travail. Un simulacre, une forme sans l'essence, un fausse réponse à un vrai problème... Cela me semble révélateur des disfonctionnements de ce pays, la france, qui fait vendre des voitures électriques au lieu d'aménager des voies cyclables, qui vend des armes et se prétend humaniste.