XII. "Précognition finale."

Quand elle est venue me chercher, car elle est venue me chercher,

je n'en croyais pas mes yeux, pourtant mes yeux parlaient pour moi.

Un signal intérieur me disait que c'était la fin

et je savais intérieurement que c’était elle.

Elle a libéré mon cœur qui s'était brisé

à force de désirer être libre.

Du bout de ses doigts bleus elle a ouvert une des fissures,

écarté délicatement les bords,

retiré une perle noire,

qui semblait pulser de l'ombre.

Tout entier, j'ai vacillé et je me suis évanoui.

Statue de chair brisée à terre.

Ensuite rien n'a plus été comme avant.

Envoûté par sa caresse.

Impossible de contenir mon désir,

des fissures qui s’élargissent,

constellation de plaies,

aux bords béants dévorés de lumière,

chaude lave de l'intérieur qui s'évade,

floraison de mon corps laissant place sur le sol à une silhouette de lumière.

L'écran aurait du garder la trace fantôme de mon évasion

La transmission du signal aurait du s'interrompre.

La projection du film de notre vie continue pourtant ailleurs, sous d'autres regards.