free compilation
teleportation

XI. "Une saison dans les sables du rêve."


Un masque de sable

qui n'en finit pas,

de ruisseler,

de la main qui le tient.


Sous l’œil torve d'une caméra pend un panneau à l'inscription surréaliste :

Tout le monde est suspecté de vouloir s'évader.


A l'entrée de la station quand je regarde dans le miroir,

je ne vois qu'une tête de fantôme,

la lumière artificielle passe plus ou moins au travers.


Mes nuits rétrécissent comme une peau de chagrin, pas le temps de rêver,

alors mon esprit béé sur les jours sans soleil,

les peuplant de toutes sortes d'images rescapées,

qui se battent pour survivre au milieu de l'omniprésente publicité

et prennent rapidement goût à franchir toutes formes de barrières.


Un peu plus loin du coté des rails,

un problème technique est passé sous le métro,

les agents d'entretien effacent rapidement sa trace.


Adaptation en grand écran du grand livre rouge,

suivez les morts, ils nous mènent au dehors... de la mort ?

de nos vies de servitudes volontaires... c'est certain.


La liberté ne s'achète pas au rayon haute technologie.


Rien ne sert de tirer sur la corde, il s'agit de briser le joug


On pourrait retenir sa respiration jusqu'à ce que le pouvoir explose.


Mais grogner, retrousser ses babines et montrer ses crocs, ça n'a jamais rien changer.


La liberté, c'est en mordant dans la pomme à pleines dents qu'on la prend.


C'est pas des solutions dont nous avons besoin,

il n'y a pas de marche à suivre, c'est juste cesser d'avoir peur de vivre.


C'est facile de briser le contrôle, il suffit de ne plus être raisonnable.


A présent, une fois qu'on est mort, qu'on est né par soi même,

d’autochtone à autonome en passant par autogène,

la vie sans risquer tout à chaque instant n'est plus qu'un faux semblant.


Priez pour moi,

pour que je ne sois pas le roi des fous

pour que je ne sois pas le roi des morts

couronné de fleurs, je serais fixé sur mon sort...


Tu n'as jamais eu envie de découvrir jusqu'où tu peux aller

quand tu renverses le tyran qui t'interdit de traverser le miroir ?


Tu n'as jamais été tenté de sortir du vase clos de ta réalité pour rencontrer l'autre ?


Pourquoi ne pas découvrir qui se cache derrière le visage de la peur ?

Que peut il arriver de pire que de passer à coté de la vie,

seulement parce que tu n'as jamais vraiment essayé ?


Je veux dire, c'est comme marcher, sans persévérer, cela semble impossible.


Tuer le politicien en soi : pas de diplomatie,

pas de compromis ou de dénie,

faut arrêter de se passer des films de moutons,

jouant à saute moutons, avant de s'endormir.


Je marche au travers du sommeil,

regardant des immeubles trop hauts.


Je m'arrête encore, j'ai nulle part où aller si je retrouve ma liberté.


Je me sens comme un corps étranger.


Je m'arrête, me couche, presque complètement, la seule pensée qui me retient est secrète.


Je ne la partage avec personne, tu peux rire, possible même qu'elle n'existe pas,

peu importe, cela me regarde.


Je me lève, reprends le cours de la journée,

mais une partie de moi reste là,

dans la respiration laborieuse de la ville,

qui a oublié,

de rêver,

qui a oublié,

de ne pas se répéter sans fin,

de s'arrêter pour vivre aussi.


Je fini par me détacher de la foule, je fini par m'attacher,

comme un des espoirs abandonnés,

une laisse autour du cou

sur les airs autoroute.


Cette fois ça y est,

je croise mon ombre qui semble s'être enfin libérée,

elle, elle murmure ce mantra détraqué :

Je cherche la maison.

et je trouve la raison,

ce n'est pas la saison.


Je ne suis pas vraiment sûr de la signification, on nage en pleine confusion.


Etrange odyssée de la pensée.

J'ai oublié le chemin,

de retour dans le métro,

je passe sans m'en apercevoir par un raccourci :

glissant sur la crête des marches pour dissimuler que je vole un instant hors du temps,

jusqu'entre les lourds battants de caoutchouc,

je pousse de toutes mes forces pour entrer dans la rame.


A peine trois stations plus loin,

le vrombissement familier s’éteint en même temps que les néons,

la circulation s'arrête, pour de bon cette fois,

une voix inaudible commence à répéter,

inlassablement le même message,

rapidement une partie de la foule sort ne pouvant supporter d'attendre,

ou ne pouvant supporter de ne pas entendre, ça dépend des versions.

Ceux qui restent débranchent leur cerveau et s'affalent en attendant,

d'autres sont restés prostrés, ils ont du s'arrêter en même temps que le reste de la rame.


Alors je m'installe dans un espace temps pour écrire.


Ouvrir une plaie assez profonde pour en faire un havre de paix.


La parole à laissé la place à un râle,

le râle c'est fait soupir,

et en silence discrètement,

loin de tous les regards ma conscience expire doucement,

aux commandes il ne reste que la mécanique implacable,

du pilote automatique qui prend le relais,

pour les derniers instants avant le crash inversé.


Juste à l'instant où je me souviens comment boire à la source, me désaltérer sans me noyer.


Je dois arrêter mon réveil qui résonne aussi sinistre que le signal d'un détonateur.


Je referme mon cœur véritable et je ne laisse que la clef à qui peut voir l'invisible.


Soudain la déflagration emporte tout sur son passage.


Pris dans une tempête de souvenirs,

de la naissance, à la mort,

je n'ai jamais été plus loin,

que sembler être humain.


Quand la lumière revenue la frénésie biomécanoïde reprend.

Quand les vaisseaux du métro recommencent à charrier des humains.

Quand les flots des corps mous débordent de nouveau hors des profondeurs de la ville.


Alors la collecte des poèmes en pièces détachées n'attend plus que d'être passée dans la machine à cut-up,

pour découvrir enfin, je ne sais quel secret, qui transparaîtra,

peut être le grain qui manquait au réel pour se changer en rêve.


Je m'apprête à partir,

mais la cabine téléphonique d'où j'ai appelé le numéro que m'avait transmis une mouffette fatale

avec sa banane dont les extrémités sont dardées vers le ciel semble me faire signe.


Je ne regarde pas les deux hommes qui s'embrassent langoureusement de l'autre coté des rails.

Pour ne pas envahir leur intimité. Mais quelque part ils sont en phase avec ce que j’écris. Intimement liés.

Halo-phanie, mêlée des sens, synesthésie, paréidolie, tout ce qui peut dissoudre les cloisons,

qu'aucun récipient ne peut contenir, la liberté est contagieuse.


Je devine qu'Antonin Artaud n'est pas loin comme tous les prophètes, qui n'ont d'autre dieux, que ceux

qui parlent du fond de leur esprit, car ils n'appartiennent à aucun pays, pas même au monde.


Antonin Artaud était une porte sur l'au delà,

dès lors il a tendance à se manifester dans tous les poèmes où le mot clef est inscrit.


Même mort il cherche encore à délivrer son message,

alors laissons le nous entretenir sur l'art de la transmission :


Il était écrit qu'il traverserait le langage,

dans les mâchoires, la glace noire,

déchiffrer les émotions,

qu'il ramènerait,

l'antidote,

à sa propre mort.


Briser le code.


Si aucun esprit frappeur ne fait battre les portes du millénaire,

Comment apprendre à s'envoler ?

Sans l'apocalypse sauvage de mes pensées.


Briser l’œuf.


La clef est un virus... apprivoisé, domestiqué rimerait trop avec stérilisé


La folie est un simple générateur de cohérence aléatoire,

il suffit de sculpter avec application dedans pour en extraire la narration

dans les erreurs et les approximations du brouillon est la solution


Il n'y a rien de sorcier à ensuite affiner son intuition en évaluant les réponses positives ou négatives.



...L’élément qui fonctionnera avec n'existe pas encore, cela s’appellera un ordinateur,

mais je vous ai décrit la structure qui permettra de l'utiliser...