XI. Une saison dans les sables de la mémoire.

Ma mémoire est un désert de cendres, j'ai croisé des merveilles dont il ne reste que les os mangés par le sable.

Il y a quelque part une oasis, mais cela fait tellement de temps que j'erre,

que j'ai oublié que si je suis si faible c'est parce que je n'ai pas bu à la source depuis que je suis égaré en chemin.

Je me transforme, la connaissance se détache en large plaque sous le soleil.

Il ne reste de moi que le fil tenu du désir, l'instinct d'aimer à remplacer depuis longtemps celui de survivre.

Je suis devenu le paradoxe vivant d'être complètement moi, un cristal de volonté,

qu'à travers ton existence, mon être tendu par la conscience de ce que je suis, refléter dans ton regard.

Tandis que je traverse le ventre brûlant du désert qui ne semble jamais se terminer,

il y a autour de moi l'armée des clones, des instants brisés qui se sont arrêtés en chemin,

la mécanique rompue, d'avoir perdu confiance, d'avoir eu peur de se perdre.

Je traverse le champ de leur mémoire quand mon esprit s’endort.