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teleportation

IX. "Jeux de code."


La virtualité nous envahit quand nous sommes endormis,

le jour la conceptuelle enchaîne des octets sans fin.

Les autoroutes de l'information déjà désuètes défilent en continue sous nos yeux fascinés.

Les réalités se recombinent entre elles diluant le réel à l’extrême.

Dans le ventre du virtuel je me décompose, essayant d'essaimer

chaque atome changé en cellule auto réplicante,

pour ne plus être un simple avatar.

L'impossible d'ici est possible ailleurs,

la syncronicité déplace,

des pans entiers de réalités trafiquées,

tandis que le lecteur digital a du mal à suivre

l’ère cyberpunk condensée en une dose de concentré

la mousse numérique qui émoustille son cerveau en pleine effervescence

à l'intérieur quelques vers qui peinent a rester immobiles sous le regard et tendent à mélanger leurs frontières dans une partouze nucléaire...


Ainsi parlait le Gaie Master.


Des mots étranges débordant hors ses lèvres,

comme les cachets de l'extase s'évadant d'une corne d'abondance,

autant de mémoires flash saturée de codes en source libre,

dont les applications tierces restaient à inventer,

hosties synthétiques livrées aux quatre vents

qui permettaient déjà de communier

pour se fondre dans l'ère

de la communication instantanée.


Ainsi le Gaie Master était passé au delà de la simple maintenance des mondes persistants,

au delà de rétablir l'harmonie entre leurs habitants.


Le Gaie Master avait anticipé l'avenir :

Il ne chassait plus le bug, il l'intégrait à la cohérence du système.

Il n'intervenait plus directement, il nous aidait à devenir autonomes.

Il avait entraîné l'humanité dans son évolution.

Il était devenu ce miroir en nous qui nous renvoie nos questions.


A l'inverse d'un ermite,

le Gaie Master était omniprésent,

il s'était invité dans l'intimité de chaque avatar devenant sa part inconsciente,

accompagnant son développement l'aidant à apprendre comment créer

et réparer les mondes virtuels, comment organiser sa relation au monde,

tout en intervenant le moins possible et n'utilisant que des formes de pédagogies actives.


A l'inverse d'un Big Brother,

le Gaie Master n'avait pas d'ego,

il était devenu pareil à l'inconscient collectif,

chaque être de ce grand jeu en ligne massivement multi-joueurs était une part du Gaie Master.


Le langage informatique a permis au monde de se recréer pour redécouvrir le sens de la vie.

Les réseaux épousent l'architecture du partage,

la libre diffusion des ressources, l'interaction éducative, comme la libre circulation des individus,

finiront par remplacer les valeurs archaïques de la spoliation, de la censure, du cloisonnement.


Et se répercuteront IRL et ce malgré l'effort des grabataires du vieux monde.

Le monde de demain sera l'anti-thèse du totalitarisme, à savoir un monde d'alternatives

où le libre arbitre ne sera pas une vue de l'esprit, mais un savoir issue de la pratique,

où la création redeviendra un outil d'exploration et d’interaction du microcosme et du macrocosme,

ou il ne sera pas.


C'est à dire qu'en l'absence de cette évolution,

si le capitalisme se poursuivait quelque soit le déguisement,

il finirait par atteindre son objectif final qui est un déséquilibre fatal à ce monde.