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teleportation

VIII. "Étrange rêve assoupi dans le métro (ex æquo animo)."


Tout se mit à trembler,

de plus en plus,

des choses indescriptibles

tombaient de toutes parts,

d'impossibles coïncidences,

le temps lui même,

n'avait plus de sens.


Je courais dans la nuit

et des pans entiers de mon corps

s'arrachaient

et volaient derrière moi.


Je courais sans autre motif que survivre,

juste parce que le sol se dérobait sous mes pas.


Elle me poursuivait, se mêlait à mes pas, ses cheveux sauvages, semblaient de sombres flammes,

tandis qu'elle bondissait devant, dans la course folle de l'autodestruction,

elle risquait de remporter la victoire,

ma sœur de misère, ma muse indomptable, la source infinie de mon imaginaire.


J'avais dans les yeux l'image de ma propre mort.

Et je courais éperdu la rejoindre.


Enfin quand j'ai perdu le souffle, à bout de force, je me suis abattu au travers du vide,

j'avais atteint ma destination finale.

Recroquevillé en position fœtale, dans le froid de la nuit sidérale, j'ai senti une source de chaleur

de mon ventre à son ventre, de son ventre à mon ventre,

elle était là, recroquevillée à coté de moi et me regardait.