XI. "Amibabime."

L'enfant huître échoué très jeune sur le bord d'une plage n'eut que la misère pour seule expérience de la vie.

Il n'y avait rien qui ne lui soit donné que pour lui être arraché.

Pas un rêve qui ne naissait dans son cœur que pour être brisé.

Mais n'ayant jamais connu autre chose, il s'en accommodait fort bien.

Un jour une femme bleue à croisé son chemin

elle croyait avoir rencontré l'homme de sa vie,

mais celui qu'elle entraînait sur la plage ne souhaitait partager qu'une brève étreinte tarifée.

Sous la pression de leur corps en mouvement, la coquille de l'enfant huître a cassée,

à la place au milieu des débris, il y avait une perle noire que personne n'a remarqué.

L'enfant huître n'a pas survécu longtemps sans coquille, mais la perle est restée là.

Un jour la femme bleue est revenue sur la plage pour s'isoler avec son chagrin.

Les années passaient et de tous les hommes qu'elle rencontrait

aucun ne semblait s'intéresser à autre chose que les formes de son corps.

Elle est restée à coté de la perle un moment, quand elle l'a découverte,

elle a remarqué également que son chagrin était disparu.

De retour à la taverne où elle se prostituait elle a raconté ce qui venait de lui arriver.

Il y eu plus d'incrédulité qu'autre chose, mais il suffit que la tenancière alla vérifier par elle même les vertus de cette perle,

pour que de fil en aiguille, de la taverne à la grande ville et bientôt du monde entier,

les pèlerins affluèrent pour venir lui livrer leur souffrance.

Il est surprenant que personne ne tenta de prendre la perle,

peut être qu'inconsciemment ils avaient peur de se retrouver avec toute la misère du monde.

Ils venaient se délivrer de leur peine,

mais ils ne comprenaient pas que c'est leur joie

qu'elle absorbait en même temps.

Le monde est ainsi fait, qu'on ne sait pas ce que l'on perd, quand on se sépare de ce qu'on ne comprend pas.